I- Le rôle de la franc-maçonnerie dans les mouvements révolutionnaires français

Publié le par tpe-franc-maconnerie.over-blog.fr

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A) La révolution de 1789.


Contexte:

Les origines de la Franc-maçonnerie sont lointaines, de nombreuses questions se posent au sujet de l’époque où cette communauté a réellement été formée. Une chose est sûre, c’est au XVIIIème siècle qu’une émergence de la Franc-maçonnerie apparaît. La révolution de 1789 a donc lieu lors d’une période où la Franc-maçonnerie détient une grande influence en France. En effet, à cette époque, une société d’ordres était instaurée. Louis Philippe d’Orléans, membre de la noblesse (futur Philippe Egalité), était alors, en 1771, Grand Maître d’une loge Franc-maçonnique… d’autres aristocrates ont également été, avant lui, Grand Maîtres. Le pouvoir de la Franc-maçonnerie était donc justifié par l’appartenance de certains membres de la noblesse, on peut alors penser que certaines idées Franc-maçonniques étaient concrétisées dans certaines décisions prises par le gouvernement en place à l’époque. 
Cependant, les idées de la Franc-maçonnerie se ont influencé celles des Lumières. Les Lumières sont des philosophes du XVIIIème siècle qui prônent la liberté et s’opposent à la société d’ordre. Il y a donc ici un paradoxe car la noblesse ainsi que les Lumières, deux « groupes » aux idées opposées, sont membres de cette communauté… Les idées libérales, parlementaires, déistes et la défense de l’égalité des Lumières sont opposées à la société d’ordres. La Franc-maçonnerie véhicule des règles et des principes parallèles aux règles et principes de la Royauté (de la Monarchie Absolue).
La révolution de 1789 divise alors les Franc-maçon en France, car selon les loges, les idées diffèrent. Certaines obédiences soutiennent la révolution comme d’autres s’y opposent…

Evènements :

Les idées des Lumières, diffusées par les « médias de l’époque » (la presse), ont fait réfléchir le peuple. Malgré la censure, la Franc-maçonnerie ainsi que les Lumières, par le biais de la presse, réussissent à avoir de l’influence sur l’opinion des français, qui aspirent peu à peu à plus de liberté. En l’été 1789, une révolution éclate. Les français remettent en question le gouvernement de l’époque, les privilèges accordés au clergé ainsi qu’à la noblesse, et la société d’ordres. Cette révolution est traduite par des faits marquants, symboliques : la prise de la Bastille le 14 juillet en est un exemple. Ces évènements soudent les français entre eux et aboutissent à l’abolition des privilèges le 4 Août, mais aussi à la Déclaration Des Droits de l’Homme (DDHC).

 

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L’illustration de cette déclaration est ornée de symboles franc-maçonniques. Cela suggère que les franc-maçon ont exercé une influence lors de l’écriture de ce texte.


Le symbole suivant est l’un des plus connus dans le monde :


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Ce symbole est l'Œil de la Providence ou l'« œil omniscient ». Il montre un œil entouré par des rayons de lumière à l‘intérieur d‘un triangle. Il est généralement interprété comme la représentation de l'œil de Dieu (toutefois, les franc-maçon préfèrent le nommer « Grand Architecte de l’Univers »). Cet œil est un symbole franc-maçonnique voulant montrer la surveillance de Dieu ou du Grand Architecte de l’Univers sur l’Humanité.

Le bonnet phrygien:


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Pour les franc-maçon, ce bonnet rouge, appelé Bonnet Phrygien symbolise l’égalité.

 


En plus des symboles présents dans la représentation de la DDHC, les textes sont le reflet des idées franc-maçonniques. La « marque » des franc-maçon est clairement présente dans cette déclaration :l’idée de liberté (de réunion, d’expression, de religion etc.) apparaît à de nombreuses reprises dans différents articles, de même pour la notion d’égalité.

Les nombreux évènements de cette révolution ont un rapport, de près ou de loin, avec la franc-maçonnerie. Malgré cela, peut-on dire que la révolution de 1789 est franc-maçonnique ? Lesmouvements révolutionnaires ne sont pas nés dans les loges, pourtant ces dernières étaient de véritables « laboratoires d’idées ». En effet, les ateliers maçonniques prônaient l’idée d’égalité, de fraternité et était en faveur d’un régime plus libéral. Les Lumières, nées dans ces loges franc-maçonniques ont diffusé ces idées, des idées cherchant une évolution dans la société, un changement. Ces revendications étaient aussi celles du peuple lors de la révolution. La franc-maçonnerie, de part les Lumières, en quelque sorte, a fait mûrir les esprits et a encouragé cette révolution dans l’objectif de voir apparaître des changements allant dans la même « direction » de ses idées. 




B) La révolution de 1848



Contexte: 

Une deuxième révolution est proclamée en France, après celle de 1789. En 1848, le peuple se « soulève » et la révolution met fin à la Monarchie de Juillet (nom du régime mis en place jusqu’en 1848). Cette révolution est nommée le « printemps des peuples » car toutes les classes sociales, la bourgeoisie comme la classe ouvrière, se sont rassemblées pour que cette révolution prenne de l’ampleur. 

Entre 1847 et 1848, des banquets sont organisés par les républicains de façon à se réunir sans officiellement parler de « réunion politique » (les réunions politiques étaient interdites à l’époque par Louis Philippe et son gouvernement). Lors de ces banquets, des idées à propos d’une réforme du régime sont évoquées, mais les républicains débattent également  au sujet du droit de vote (suffrage universel), contesté par le gouvernement très conservateur de l’époque. Les revendications de ces banquets sont cependant ignorées par celui-ci qui, peu après, décide de prohiber ces réunions. Après une telle interdiction, le peuple est appelé à manifester contre Louis Philippe le 22 février 1848 : c’est le début de trois jours de révolution : « Les Trois Glorieuses ». Au terme de ces trois journées, la seconde république est proclamée.

Cette révolution a-t-elle été encouragée par la franc-maçonnerie ? Durant la Monarchie de Juillet, les loges maçonniques se sont multipliées et sont passées d’un nombre de 237 à un nombre de 316. Comme elles étaient plus nombreuses, les idées franc-maçonniques ont alors été diffusées à plus d’individus, et sans doute plus rapidement.  

Les évènements ayant un rapport avec la franc-maçonnerie : 


A la veille de la révolution, certains franc-maçon sont intervenus et ont fait quelques déclarations durant un congrès maçonnique, à Toulouse. Parmi ces interventions, on peut mettre en relief les suivantes :


« C’est […] aujourd’hui qu’une révolution se prépare »


« Le régime des castes est près d’avoir sa fin »


« Il y a évidemment un réforme à opérer. »



Ces extraits de discours montrent bien que les franc-maçon voulaient agir dans cette révolution… De ce fait, la franc-maçonnerie a en partie contribué à l’agitation et à l’hostilité au gouvernement de Guizot, premier ministre du gouvernement en place avant les « Trois Glorieuses ».

 

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François Guizot, premier ministre dépourvut de ses fonctions par le Roi Louis Philippe suite aux insurrections en 1848.

 





Les évènements ayant eu lieu durant ces trois jours de révolution n’ont pas réellement été marqués par des franc-maçon. Tout le peuple, du moins les républicains, ont agit de façon à obtenir la proclamation de la Seconde République : bourgeois, ouvriers etc. mêlés aux franc-maçon et à leurs idées.
Cependant, au lendemain de la révolution, un gouvernement provisoire a été mis en place, destiné à gérer provisoirement l'État français jusqu'à l'élection d'une nouvelle assemblée nationale pour établir le nouveau régime politique de la France. Ce gouvernement, à l’exception de Lamartine et de Ledru-Rollin (ministres), n’est composé que par des franc-maçon. Le ministre de la justice de l’époque (de février à mai 1848), Adolphe Crémieux prononça en l’occurrence un discourt confirmant l’appartenance du gouvernement à la franc-maçonnerie:

 

« La maçonnerie n’a pas, il est vrai, pour objet la politique, mais la haute politique […] Sous l’oppression de la pensée comme sous la tyrannie du pouvoir, la maçonnerie a répété sans cesse ces mots sublimes: Liberté, Égalité, Fraternité […] La République est dans la maçonnerie […] La République fera ce que fait la maçonnerie […] Citoyens et frères de la franc-maçonnerie, vive la République »

 

Les principes fondamentaux de la franc-maçonnerie sont, en quelque sorte, devenus ceux de Seconde République (puis de toutes les républiques à venir). En effet, la devise de la France « Liberté, Égalité, Fraternité » est composée de trois mots, trois idéaux auxquels aspire la franc-maçonnerie.
En 1848, la franc-maçonnerie a alors été présente à la veille de la révolution, durant la révolution, et au lendemain de cette révolution. L’influence de ce groupe de réflexion est donc incontestable avant la réelle mise en place d’un gouvernement (cette fois-ci, non provisoire) sous la Seconde République.

 



C) La Commune de Paris


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 Contexte : 

Tout comme les deux précédentes révolutions, la Commune de Paris s’est déroulée sous un élan Républicain. 

En 1870, Napoléon III se lance dans une guerre contre la Prusse. Malheureusement, cette guerre, très mal préparée par la France, est perdue. Suite à cette défaite, Napoléon III ne peut plus régner sur son pays : les prussiens l’ont fait prisonnier. Comme personne n’est au pouvoir pour gérer l’Etat français, un « Gouvernement de Défense Nationale » est mis en place. Les franc-maçon y ont, encore une fois, une place. En effet, sept des douze membres composant ce gouvernement sont franc-maçon. La franc-maçonnerie est alors très influente en France, au XIXème siècle. Le chef du pouvoir exécutif de ce gouvernement, Adolphe Thiers, après la mise en place de ce gouvernement, signe un traité de paix avec la Prusse: l’armistice. Cependant, cette paix est accompagnée d’une véritable humiliation pour les Français car ce traité est signé à Versailles (qui est, en quelque sorte, un symbole du pouvoir français) et la France doit verser une somme astronomique aux prussiens de manière à réellement conclure la paix. Cette humiliation fait naître, dans l’esprit des français, un sentiment de colère. La révolte devient imminente… Thiers et son gouvernement, le 18 mars 1871, décident de retirer les canons situés sur la butte Montmartre. Les parisiens s’y opposent et s’insurgent : c’est le début de la Commune de Paris…



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La franc-maçonnerie et la Commune de Paris :

Dans les années 1860-70, les entrées dans la franc-maçonnerie sont plus aisées qu’à l’habitude. De ce fait, beaucoup de révolutionnaires, d’ouvriers ou de républicains sont recrutés dans les loges. Malgré cet esprit plutôt « communard », la franc-maçonnerie ne pouvait pas rester de marbre. Cette communauté, pacifiste, prônant la paix, souhaite empêcher cette guerre opposant les français entre eux. 

Pour restaurer le calme en France, à Paris, la franc-maçonnerie souhaite un compromis entre Versailles et Paris. Elle réfléchit, et organise des assemblées générales inter obédiences de manière à donner de l’homogénéité à sa réflexion. Après cela, les franc-maçon décident d’exposer leurs idées à Thiers, mais ce dernier ne veut faire aucun compromis pour rétablir la paix. Les franc-maçon sont alors indignés de l’attitude du chef du pouvoir exécutif… Une dernière assemblée a lieu et invite alors les franc-maçon à se entrer dans les rangs de la commune, à se battre.

« Frères, la Commune, défenseur de nos principes sacrés, vous appelle à elle. Vous l’avez entendue et nos bannières vénérées sont déchirées par les balles et brisées par les obus de nos ennemis. Vous avez répondu héroïquement: continuez avec l’aide de tous les compagnonnages. L’instruction que nous avons reçue dans nos respectables ateliers dictera à chacun de nous, à tous, le devoir sacré que nous avons à remplir. Heureux ceux qui succomberont dans cette lutte sainte. »

(cet extrait de discours provient du Journal Officiel du 24 mai 1871)

Durant ces deux mois de « guerre civile », les franc-maçon n’auront pas eu le même point de vue. En effet, après avoir tenter de faire voir le jour à un compromis, certains (comme par exemple les membres du gouvernement) se sont rangés du côté Versaillais tandis que d’autres dans les rangs des Communards.

Les combats lors de la Commune continueront alors avec la participation de certains franc-maçon et prendra fin lors de la semaine sanglante, semaine marquant la fin de la Commune et la poursuite, plus stable cette fois-ci, de la Troisième République. Cependant, la division des franc-maçon n’aura pas été favorable à l’exercice de l’influence de la franc-maçonnerie durant ces deux mois…

La France a donc connut plusieurs révolutions, toutes influencées en petite ou grande partie par la franc-maçonnerie. Ces révolutions ont toujours aboutit à une République…


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